mars 06, 2007

Jah Klacan, un redresseur de tore (3)


Si yourtons colère, si nous mettons sous sa coupe, si sous la coupe à grognante trempons langue et décivilisons l'idiome, c'est que sentons nécessaire de faire cette sorte de contre, de faire un bon non de négation dure à l'intérieur du cours tranquille de la langue à dominer. Et là encore c'est pas assez, Klacan encore un effort pour faire la yourte ! Faut que fassions du contre, du contre et du contre et du contre, pouvons l'dire là, pouvez l'affirmer oui, pouvez même dire voilà ce qu'ils font, et ils font seulement ça : chignolent n’importe comment dans la langue pour faire du contre, sont un peu cons... Mais ça creuse et ça bastonne contre une langue, la langue-de-l'homme, et ça suffirait bien, car tenir du martial, à certains moments, c'est ce qui faut pour pas étouffer, pas crever sous sa planche.
Pensons qu'il y a encore à paroler, et à paroler pour ne rien dire en quelque sorte, trouver rien à dire d'autre qu'une autre langue, juste pour mettre à jour tout ce qu'agite ce dedans troué, tout ce qu'avions dans le dehors caboché qui nous tient lieu de monde.
Car monde-poche est monde pensé-fabriqué, mais par qui, et comment ?
Avons fâcheuse intuition que ce monde-poche où sommes nés, où sommes priés de tenir malgré tout, est pensé à même la langue, qu'il est comme bâti pour rentrer dans une seule langue, qu'il est comme construit de telle sorte qu'il tienne sous la pire planche assignante, qu'il est organisé pour être discouru comme ça, d'une certaine manière où il n'y aurait plus rien à dire d'autre que ce qui est déjà dit...
Alors yourter langue induit colère, oui biensûr, yourter c'est nous barbariser pourrions dire, au sens où à chaque petit empire de chaque dedans, lui montons son dehors, à chaque fiefé pouvoiré, lui démontons son puzzle à verber, et bien yourté, lui poussons sa petite poussée barbare. S'il y a violence-là, c'est parce que dans ces eaux-là, cherchons, creusons, et assumons ce que trouvons, comme là ces bouts ces mots que tu lis, les assumons violemment contre toute l'assignation que ressentons là où ça parle. Hystérisons la conversation mais tant pis, faut que ça cogne là où ça m'assigne... que comme ça que bousculons les entre-quatre-planches qu'on est, un tant soit peu, dans l'ébranlement d'une langue autre, pas faites pour t'assigner. Voilà qui changerait, non ?

Qu'les mots rampent et gouttent aux routes,
aux stries du territoire-bouillon !