avril 20, 2007

impouvoir et poisonnement



si le peuple manque, s’il disparaît, s'il est peuple en mourance (comme le sentons bien comme il faut ces temps-ci) c’est que quelque chose tue ce qui pourrait faire peuple-là, aujourd'hui, maintenant.

Et bien radotons, radotons : pensons que cette chose est langue-de-l’homme. Langue-de-l'homme est poison d'un peuple. Langue-de-l'homme fait du rien là où il y aurait du possible, langue-de-l'homme absente le quelque chose en germe de peuple. Langue de l'homme est le langage construit pour que certaines choses ne soit pas dites, pour que personne ne puisse plus les dire. Alors ne pas croire qu'il y aura de nouveau peuple sans nouvelle langue ! Plus jamais peuple sans autre langue que langue-de-l’homme, qui est poison ! Pour l’autonomie symbolique de la gente humaine, pour faire peuple là où langue-de-l'homme ne le dit pas, étranglez l’homme dans sa langue serpentine, dans cette langue de pouvoir et poison !

Pour vivre pour de bon parlez autrement qu'en langue de pouvoir et poison ! Etudiez la langue de pouvoir et poison, et regardez : quand croyons dire quelque chose, c'est elle qui parle, c'est elle, la langue, qui parle ce que soyons, qui dit ce que vous êtes, c'est elle etc... Alors inspectez bien l'endroit d'où ça poisonne, l'endroit d'où ça parle et où ça assigne, car l’antidote, croyez bien que c’est encore parler, croyez bien que l’antidote c’est d'encore faire langue, et d'faire pencher la langue vers une autre langue, une langue travaillée d’vérité. Que vérité travaille ta langue, camarade, qu'elle soit travaillée dans l'parler cette vérité de langue ! Que vérité mette en branle la langue est l’antidote !

Mais pas la vérité du genre “Moi Vérité, grand'souveraine du grand discours ”, non pas "l'bon jugement d'la bonne parole en grand’pertinence ”, ça encore c’est pouvoir et poison !

L'antidote est qu'il y ait langue d'une vérité qui est nous, qui n'est pas autre chose que nous, vie dans la vie, la vérité-là c'est ce que vivons-là, c'est l'expérience de créature, qui est du dedans de la vie, c'est ça vérité, c'est pas l'discours véridique de faux créateur, de théoricien du dessus-de-vie à la petite semaine ! La vérité c'est pas la démiurgique de tout-puissant qui se met soi-disant hors situation, qui s'assigne à une bonne place sans existence, qui se crée son petit dehors-à-décréter, qu'est rien d'autre que le jugement qui t'assigne à un dedans pauvre et sans mot, merdeux et aveuglant.

Fabrique une langue pour voir ! Créature la lang-de-l’hom ! Impouvoire-la ! Fais l'dehors de langue-de-l'homme, fais une langue du dedans ! Fais une parole de créature ! Vide la baudruche ! Aime vérité ! Ecoute la langue d’Oiseau ! Ecoute l'énigmatique-là, la langue de monde vivant ! Rend-toi à l’évidence, vide la baudruche à la louche ! Rend-toi à la louche évidence ! Va t'en mouler ton fromage à toi ! Va t’enténébrer dans l’incarnat, en créaturielle fromagéité ! Vois si là y'aurait du possible, du praticable !